Dossier presse Psyraid

PSYRAID

Du 28/9 au 5/10/2017

Dossier presse

Je m’appelle Bruno.

Tout d’abord, je vais vous parler de moi…

Je suis né avec le syndrome de Klinefelter et avec 2½ mois d’avance (naissance prématurée). Après ça, j’ai grandi trop vite et j’ai eu un problème de langage puisque je n’ai su parler qu’à l’âge de 4 ans. Mais je me suis bien rattrapé depuis…

A l’école, j’ai doublé toutes mes primaires. Je suis passé alors en deuxième professionnelle où là j’ai pu apprendre la cuisine.

Puis, à mes 14 ans, je suis rentré en formation au Château Massart à Liège. J’avais deux jours de cours, deux jours de congé et 3 jours chez un patron. Mais avec mes échecs scolaires, j’ai dû de nouveau arrêter. Alors, je suis rentré à l’école à Spa, mais toujours avec le même problème : la cuisine, que ce soit en théorie ou en pratique, ça allait, mais les calculs et les autres matières, ça n’allait pas et surtout la conjugaison.

Alors je suis allé à une école où j’avais 16h semaine et où je ne faisais que de la cuisine puisque j’aimais toujours ça. Les week-ends, je faisais même des desserts que je vendais à mes voisins. Puis, à l’âge de 18 ans, mes parents reprennent pour moi un hôtel-restaurant-café à Waremme : dans les années 90, je n’avais pas besoin d’avoir de diplôme pour être patron.

Et c’est là que mes problèmes de santé ont commencé. Mes parents divorcent. Comme tout enfant, on croit que c’est à cause de nous !!!

Première dépression. Je vais la journée dans un centre de réadaptation (CRF). Je ne reste là qu’un an. Puis je retourne travailler dans l’hôtel de mes parents.

Mais j’avais envie de changer d’air. Alors, avec l’Awiph (l’Aviq actuelle), je pars travailler à Dinant dans un centre de formation où je réussis avec mention.

Après avoir commencé à retravailler, de nouveau une dépression. On doit me mettre un pacemaker : mes problèmes cardiaques commencent !!! et je n’ai que 28 ans. C’est alors que je fais des phlébites. Arrêt dans la cuisine, puis en 1999 encore une dépression, toujours pour les mêmes motifs et les mêmes problèmes de santé. Je retourne dans un centre de réadaptation. J’ai même été travailler en cuisine au CHR de la Citadelle à Liège où j’ai réussi avec mention. Puis je continue dans le CRF. A ma sortie, on me propose de faire une formation en informatique pour retrouver du boulot.

Je trouve un boulot comme saisonnier en France à Tignes. J’ai été là en 2000 et 2001, mais à faire 17h par jour et tous les jours, j’ai dû de nouveau arrêter. Alors, je suis de nouveau rentré dans un CRF où on m’a proposé de rentrer dans une asbl, Together Belgique, où il y avait des tables d’hôtes. J’aidais les usagers et je leur donnais des conseils.

Puis, pendant la canicule de 2003, j’ai dû aller en urgence à l’hôpital. Je suis resté pendant une semaine aux soins intensifs pour une thrombose à la jambe, puis une semaine en cardiologie. A ma sortie, je vais chez mon médecin traitant et il me dit que je ne pourrais plus travailler dans l’Horeca. Là, j’ai cru que le ciel me tombait dessus !

Alors, je me suis beaucoup investi dans l’asbl Together, qui est une association d’usagers et ex-usagers en santé mentale, et c’est comme cela que maintenant je représente cette asbl au Conseil d’Administration d’une autre asbl, Psytoyens, qui est une concertation d’usagers en santé mentale où je suis aussi représentant des usagers dans la réforme des soins en santé mentale (Projet 107) www.psy107.be

Je participe à l’organisation d’un festival de jazz, en allant mettre les affiches, etc.

Je participe aussi à l’organisation de Psyrun, qui est une course dans le cadre de la semaine de la santé mentale.

(Je suis aussi dans l’asbl Together Belgique où là je suis volontaire pour que ce soit culturel ou sportif.)

Je suis président d’un club de tennis de table où on joue avec des personnes hors santé mentale.

Maintenant, je vais vous parler de mon projet Psyraid…

Je suis dans beaucoup de réunions. Souvent je croise des personnes de tous horizons, que ce soit à ces réunions ou en rue, et il y a des personnes qui en regardent d’autres de travers parce qu’elles parlent tout seules ou enfin presque tout seules.

Je n’aime pas leur regard : ils devraient d’abord se regarder avant de critiquer.

Comme je le disais plus haut, j’ai fait une thrombose à la jambe et je dois prendre un médicament à vie qui est un anticoagulant. C’est du Sintrom. Un jour, j’ai pris le coin de mon sommier à latte avec ma jambe et j’ai eu des ulcères pendant 5 ans. Depuis, j’ai de mauvaises jambes et en plus la jambe ulcérée est mauve. Avant, je mettais un pantalon mais maintenant je m’habille comme je veux. Mais alors, que ce soit dans un bus ou dans la rue, les gens me regardent de travers ou c’est moi qui pense cela. De toute façon, c’est à cause de cela que, depuis des années, je fais de la sensibilisation sur le regard et la vision de la santé mentale et que j’ai pensé à faire ce projet et cette marche. Dans les diverses villes où je vais passer, je vais faire aussi des groupes de parole pour savoir ce que pensent les usagers.

Plus d’infos sur www.psytoyens.be ou sur la page Facebook de Psytoyens.

Je fais cette marche parrainée pour que l’argent récolté serve à faire des capsules audio sur la stigmatisation.

Je vais aussi demander aux usagers des diverses villes où je vais passer de faire quelques km avec moi.

Je passerai dans les villes comme Liège-Huy-Namur-Charleroi-La Louvière-Mons-Leuze (Hainaut)- Tournai.

Merci de m’aider pour que ce projet soit une réussite.

Bruno ex-usager des services de la santé mentale

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